dimanche 8 novembre 2009

Les confrontations algéro-égyptiennes depuis 1962 - 4

Maâziz : «Le triquotidien existait déjà et les Egyptiens étaient de grands provocateurs

D.R.
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Algérie 1 - Egypte 0
29/08/75
Stade 5-Juillet (Alger)
Jeux méditerranéens d’Alger
Arbitre : Saoudi (Tunisie)
But : Draoui (85’) (Algérie)

Algérie :
Cerbah, Menguelti, Mâaziz, Keddou, Ali-Messaoud Abdelmalek, Ighili, Betrouni, Safsafi Abdelaziz, Benkada, Draoui, Naïm (Rabet).
Entraîneur : Mekhloufi

Egypte :
Echaht, Baki, Younès, Mabrouk, Hamdi, Gaafar, Abdelfatah, Chehata, Osama (Babily), Siagy, Ali Khalil (Nour)

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Egypte 0 - Algérie 1
04/01/1976
Stade Riad (Arabie Saoudite)
Tournoi amical
Arbitre : Mokness (Iran)
But : Betrouni (41’) (Algérie)

Algérie :
Cerbah, Ali Messaoud Abdelmalek, Keddou, Kheddis, Maaziz, Safsafi Abdelaziz, Naïm, Draoui, Benkada, Ighili, Betrouni.
Entraîneur : Mekhloufi

Egypte :
El Batel, Mohamed Saleh, Hamdi Essaid, Galab, Abughreisa, Mustapha Abdou, Gonim, Mahmoud El Khatib, Chaker, Oussamer, Ibrahim Youssef, Echal.
Entraîneur : Taha Ismael

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L’équipe nationale des Lalmas, Kalem et autres Atoui était dissoute
En 1975, l’Algérie organisait les Jeux méditerranéens. C’était la première fois depuis que le pays avait acquis son indépendance qu’une grande compétition se déroulait en Algérie. Les autorités politiques du pays de l’époque avaient décidé de faire table rase de la sélection composée de joueurs qui avaient participé aux éliminatoires de la Coupe du monde 1970. Parmi eux, certains sont arrivés jusqu’en 1975 sous la houlette du coach roumain Makri. Zoubir Maziz, l’ancien défenseur central du CRB des années 1970 et 1980, était un acteur de ces Jeux. Il se rappelle pour nous : «On venait de quitter la sélection militaire, en plus à cette époque, je pense que Boumediène avait demandé à ce que de nouvelles têtes apparaissent chez les Verts. Si mes souvenirs sont bons, seul Betrouni avait échappé à ce chamboulement. Makhloufi n’était pas seul, il était avec Mohamed Soukane. Le staff technique de l’équipe nationale avait constaté que lors d’un tournoi de la police dont nous formions le onze, on avait marqué 28 buts en n’encaissant qu’un seul. Il avait décidé de nous convoquer tous. Lors de ces Jeux méditerranéens de 1975, quelques joueurs avaient fait partie de l’équipe nationale militaire, mais ils sont devenus civils. Soukane, par exemple, avait une vision lointaine. Quand il observait un joueur, il pouvait savoir ce que ferait ce joueur dans l’avenir. Il l’avait prédit pour mon fils Nadjib, qui se trouve dans la sélection A’.»
M. B.

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Maâziz : «Le triquotidien existait déjà et les Egyptiens étaient de grands provocateurs
«Pour faire bonne figure, on se comportait comme de véritables professionnels. On n’avait pas besoin qu’on nous pousse à bien récupérer. Le triquotidien existait déjà. Les entraînements étaient programmés à 6h du matin, à 10h, et l’après-midi à 16h30. La sieste était une obligation. Le joueur était autodiscipliné. Le staff technique m’avait aligné à tous les matchs. On les avait tous gagnés. On avait fini comme la meilleure attaque et avec une bonne défense. Daroui (Allah yerahmou) avait marqué le seul but du match, en seconde mi-temps mais je ne me rappelle pas exactement le temps. Les Egyptiens ont toujours été des provocateurs, et il ne fallait surtout pas répondre à leurs provocations. Faute de quoi, on sortait de la partie. Cette équipe que nous battions ne venait pas du néant. Elle avait dans un passé récent gagné des Coupes d’Afrique des nations.»

«En 1976, les Saoudiens nous encourageaient à battre l’Egypte»
Zoubir Maziz avait participé au tournoi de Riad, en Arabie Saoudite. L’Arabie Saoudite avait invité plusieurs nations à ce tournoi, dont l’Egypte. «Lors d’une invitation de l’Arabie Saoudite, l’Algérie était présente en Terre sainte. On avait rencontré des équipes comme l’Italie, c’est dire si le tournoi était relevé. On avait par ailleurs rencontré et battu les Egyptiens. On était établis ensemble à l’hôtel. A chaque fois qu’on les croisaient dans le hall de l’hôtel, ils nous provoquaient et tentaient de nous intimider. Ils nous lançaient : On vous mettra cinq buts. C’étaient de grands bluffeurs. Cela fait partie de leur culture (fihom e’zoukh). On évitait de répondre à leurs provocations. Même les Saoudiens sont venus à plusieurs reprises à l’hôtel nous voir et nous demander par la même occasion de battre les Egyptiens. Ils ne les aimaient pas. On avait battu les Egyptiens et fait un bon score contre les Italiens (1-1.)»

«Mon conseil : garder son calme, le match se jouera sur le terrain pas dans les tribunes»
«A mon avis, lors de cette rencontre du 14 novembre, il ne sera pas question de volet technico-tactique ni de condition physique, mais le volet le plus important dans ce match, c’est de savoir garder son sang-froid. Eviter les excès de précipitation et rester concentré sur le terrain. On doit se mettre dans l’idée que la pression sera sur l’équipe d’Egypte. Ne jamais répondre aux provocations. Je crois que la meilleure façon de les battre, c’est de développer un jeu basé sur les contres. Il faut savoir profiter des situations de contres. En 1976, les Egyptiens nous dominaient, mais on a su les contrer et le but de Omar Betrouni est arrivé suite à une action de contre. Pour arriver à battre les Egyptiens, il ne faut surtout pas prendre en considération ce qui se passe dans les tribunes. Le match se joue sur le terrain et c’est là qu’on doit être concentré, pas ailleurs. C’est à ce prix-là, que l’Algérie se qualifiera.»
M. B.

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Cela s’est passé ce jour-là

  • Le lendemain de la victoire face à la France, 1er jour de Ramadhan
    Maâziz nous rappelait que le lendemain de la victoire face à la France (3-2), les Algériens entamaient le premier jour du mois sacré. A ce demander si on y avait réfléchi à l’époque.
  • Boumediène aurait dit à Soukane : «Si la France gagne, je coupe la télévision»
    Mohamd Soukane faisait partie du staff technique de Rachid Makhloufi. Lors d’une brève rencontre à l’hôtel militaire, sur les hauteurs d’Alger du côté de Beni Messous, il nous a fait cette confidence : «Le président Boumediène nous avait fait une déclaration à l’époque, après notre retentissant succès face à la France. Il nous avait avoué que si la France nous avait battus en 1975, lors des Jeux méditerranéens, il aurait coupé la télévision au moment de la remise des médailles. Il ne voulait pas entendre La Marseillaise. Fort heureusement, il n’avait pas eu à le faire. On avait terminé très fort cette rencontre.»
  • 1975, création du Polisario
    L’année 1975 est connue pour être l’année où un petit pays sous domination de l’Espagne fait la une de l’actualité. Sitôt sortis, les Espagnols vont céder le terrain aux Marocains et aux Mauritaniens. Le front Polisario verra le jour. Aujourd’hui, le conflit dans le Sahara occidental dure depuis trente-quatre ans. La Mauritanie s’est retirée du conflit depuis belle lurette, mais pas le Maroc. Le conflit ne semble pas trouver d’issue.

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