dimanche 13 mars 2011

Rafik Halliche prêt pour le match Algerie - Maroc

Rafik Halliche, le défenseur international algérien de Fulham, est à Alger, il est arrivé jeudi matin en provenance de Londres pour quelques jours de repos auprès de sa famille. On a profité de sa présence à Alger pour discuter avec lui, il s'est gentiment exécuté et nous a raconté sa vie londonienne sans oublier d'évoquer le match du 27 mars face au Maroc

- Tout d'abord, bienvenue dans votre pays, mine de rien cela fait déjà cinq mois que vous n'êtes pas revenu au pays?

- Oui, exactement, c'est dur de supporter l'éloignement de la famille, des amis et du pays, mais que voulez-vous, c'est ça aussi la vie d'un footballeur.

- Officiellement, que fait Halliche à Alger ?

- Officiellement, Halliche se repose, je suis venu voir mes parents et je sens déjà que c'est tel une bouffée d'oxygène pour moi, c'est dur de rester loin de sa maman pendant une telle période. A présent, je ne pense qu'à profiter un max de ces quelques jours au pays aux côtés de ma famille.

- Depuis la sortie en Centrafrique, vous n'avez plus remis les pieds en Algérie, c'est ça ?

- Oui, exactement, depuis le stage effectué à Alger avant de s'envoler pour la Centrafrique.

- Parlez-nous un peu de votre situation à Fulham, on ne vous voit que rarement avec l'équipe première, c'est quoi le problème ?

- Vous savez, c'est difficile de s'imposer dans un effectif comme celui de Fulham, de surcroît quand les blessures vous barrent la route, comme cela fut le cas pour moi. Je n'ai jamais enchaîné 15 jours sans qu'une blessure ne vienne me gâcher la vie et puis, il y a un autre facteur.

- Lequel ?

- Il faut savoir que lorsque j'ai rejoint cette équipe de Fulham, cette dernière était à la fin de la préparation, donc les dés étaient déjà jetés. C'est vrai que je pouvais rattraper le retard au bout de quelques semaines de travail, mais c'était compter sans ces blessures qui m'ont anéanti.

- Ces blessures ne vous ont pas épargné au point où vous êtes même passé sur le billard ?

- Effectivement, c'était un début de saison cauchemardesque pour moi, d'abord, il y a eu la fatigue du Mondial, après le début tardif avec ma nouvelle équipe, et cette hécatombe de blessures qui s'est acharnée sur moi, avec un problème récurrent au niveau des adducteurs, la blessure à la cheville que j'ai eue en sélection avant la Centrafrique, ça n'a fait qu'aggraver ma situation, étant donné qu'elle a carrément cassé mon élan. C'est dire toute la souffrance que j'ai enduré durant les six derniers mois.

- Oui, et l'opération chirurgicale que vous avez subie au mois de novembre ?

- C'était pour régler définitivement mon problème des adducteurs, j'avais tout le temps cette blessure qui revenait, alors on a préféré en finir une fois pour toutes.

- Votre papa nous avait dit que c'était un problème que vous aviez depuis que vous jouiez au NAHD?

- Certes, je me plaignais souvent des adducteurs, mais ce n'est pas la même blessure qui est plus récente.

- Durant tout votre passage à Madère, vous n'avez pas souffert de blessures comme lors de cette première partie de saison à Fulham, c'est bizarre, non ?

- Mais il ne faut pas oublier, non plus, que je suis passé par une année, voire deux années très difficiles et surtout chargées, durant laquelle j'ai pris part à la quasi-totalité des rencontres avec mon club, Madère en l'occurrence, que ce soit en championnat du Portugal ou en Europa League, ajoutez à cela les matches des éliminatoires du Mondial, suivis de la CAN en Angola et la Coupe du monde sud-africaine avec les Verts. Je n'avais aucun moment pour souffler, je crois que c'est ça qui m'a joué un vilain tour, et ce qui m'a achevé c'est le fait d'avoir rejoint, après tout cela, un championnat comme la Premier League.

- Qu'en est-il de votre relation avec Hughes, votre entraîneur, qui ne vous fait pas souvent jouer ?

- Je m'entends bien avec lui, et je crois qu'il me fait confiance et c'est le plus important dans toute cette histoire.

- Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

- Vous savez, récemment, il y a même pas deux semaines de cela, après que je sois passé sur le billard, il m'a remis sur le banc des remplaçants, je crois que ça veut tout dire, c'est clair, il y a une certaine confiance entre nous.

- Mais il se contente de vous mettre sur le banc sans que? (il nous coupe) !

- Il ne faut pas non plus lui en vouloir, il faut savoir que je n'ai jamais pu vraiment enchaîner 15 jours d'entraînement, donc, parfois, il faut se montrer compréhensif.

- Mais cela ne vous empêche pas de vivre l'aventure de votre équipe, notamment en championnat ?

- Oui, je la vis à fond, je suis très bien les performances de mes coéquipiers, et je fais toujours en sorte que je sois bien préparé pour répondre favorablement à une éventuelle convocation du staff technique, la vie dans un club comme Fulham est similaire à celle d'une famille, c'est un club très proche de ses fans et c'est ce qui nous pousse, nous les joueurs, à rester concentrés et à se sentir concentrés.

- En parlant des joueurs et de la vie à Londres, et comme c'est la première fois quasiment que vous vous exprimez après s'être stabilisé dans ce club, pouvez-vous nous dire comment s'est faite votre intégration au sein de ce mythique club ?

- Comme je vous l'ai dit, c'est une vraie famille et puis, les joueurs étaient gentils avec moi, certains n'hésitaient pas à venir me parler, me demander si je manquais de quoi que ce soit.

- Pouvez-vous nous citer quelques noms ?

- Il y en a beaucoup, parmi eux le Sénégalais Diomansy Kamara qui, depuis, est devenu mon pote, il y a aussi Sanderos l'ancien joueur d'Arsenal, Damien Duff l'ancien de Chelsea et Danny Murphy, ce dernier et malgré son statut d'un des anciens joueurs de la Premier League n'a pas hésité à venir proposer son aide, c'est dire l'importance d'être aux côtés de tels éléments dans la carrière d'un joueur de foot.

- N'avez-vous pas senti cette modestie et cette disponibilité quelque peu bizarres, surtout que ces stars ne vous connaissez pas avant que vous ne les rejoignez ?

- Absolument pas, et puis détrompez-vous, si vous pensez qu'ils ne me connaissaient pas, ils étaient bien informés, ils ont suivi le Mondial et certains même la Coupe d'Afrique des nations, ça m'a surpris au début, car je ne m'attendais pas à ce qu'ils sachent autant sur moi.

- En parlant de Sanderos, vous avez joué à ses côtés mercredi passé face à Reading, votre première rencontre depuis que vous êtes ensemble à Fulham, c'était comment ?

- Oui, c'est vrai, c'est la première fois que je jouais à ses côtés, si on ne prend pas en compte les matches d'application dans lesquels on était associés aux entraînements, tout ce que je peux vous dire, c'est qu'on sent qu'il y a de la qualité dans son jeu.

- Mais vous avez encaissé 3 buts ?

- Il faut plutôt retenir les minutes qu'on a jouées que notre rendement, n'oubliez pas qu'il revient lui aussi d'une blessure et il n'est pas prêt et puis, on avait en face pratiquement l'équipe A de Reading.

- Vous vous êtes senti comment sur le plan physique?

- Très bien, Dieu merci, je ne souffre plus, j'espère continuer sur ce rythme et le reste viendra seul.

- Le reste, c'est sans doute dans votre club, car Benchikha aurait gommé votre nom de la sélection à cause de votre manque de compétition?

- La sélection nationale, ce n'est pas un club, il n'y a pas de titulaires indiscutables et tout se décide en fonction des appréciations du sélectionneur après un long suivi des prestations de ces joueurs. Maintenant, je ne vais pas contester les décisions de Benchikha, c'est lui le coach et c'est lui le maître à bord.

- Dites-nous franchement, est-ce que vous vous sentez prêt à jouer ce choc maghrébin face au Maroc ?

- Après les 82 minutes face à Reading, je me sens bien et en forme, et je pense que je suis prêt à jouer ce derby.

- Apparemment, les joueurs qui ont fait le voyage en Centrafrique veulent se racheter, car en cas de défaite le 27 mars, c'est pratiquement l'élimination?

- C'est ce que je ne souhaite pas, rien que de penser à ça, je sens une envie farouche d'être sur la pelouse lors du prochain match pour prouver que la défaite face à la Centrafrique n'était qu'un faux pas. Maintenant, si je suis convoqué, je ferai de mon mieux pour gagner ce match, si c'est le contraire, je croiserai les doigts pour que mes coéquipiers soient dans leur jour.

- Benchikha vous a-t-il appelé ?

- Oui, mais cela fait longtemps, il a demandé de mes nouvelles, mais pas ces dernières semaines.

- Allez-vous profiter de votre séjour à Alger pour discuter avec Benchikha ?

- Pour le moment, je ne pense qu'à profiter de ces jours de repos aux côtés de ma famille, mais qui sait, peut-être que j'aurai une discussion avec lui durant ma présence à Alger.

- Il était au Soudan où a eu lieu le CHAN avec une participation de l'EN A' et une quatrième place arrachée pour une première participation à cette compétition, avez-vous suivi ce championnat ?

- Pas toutes les rencontres, mais j'étais fier de la prestation des A', il y avait un fond de jeu, et l'équipe a honoré le pays. Les joueurs méritaient mieux que cette quatrième place, car il y avait vraiment de la qualité, c'est ce qui m'a rendu fier, d'autant que, personnellement, je suis issu du championnat local et je ne dois pas oublier par où je suis passé. J'espère de tout mon c?ur que ces joueurs auront la chance de rejoindre les championnats européens, car ils le méritent.

- Un dernier mot du Halliche de Fulham puis du Halliche de l'EN à ses fans?

- Le Halliche de Fulham rassure ses fans : je finirai par m'imposer, ne vous inquiétez pas, je n'avais pas assez de temps ni de chance pour m'imposer vu les blessures qui ont cassé mon élan, mais je me rachèterai. Quant à Halliche de l'EN, celui-ci ne peut qu'espérer un retour rapide au sein de son jardin pour continuer à honorer les couleurs nationales. Je souhaite de tout mon c?ur que l'EN l'emporte le soir du 27 mars prochain, que ce soit avec moi ou sans moi.

Source : Compétition hier.

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